Un combat de longue haleine

Une structure unique

« Cette pouponnière, qui a ouvert ses portes en 1970, est l’unique structure de ce type en Corse, rappelle Dominique Giovannangeli, président de l’Union des mutuelles de Corse santé (UMCS) depuis le 7 octobre. Lors de sa création, elle fut installée rue Saint-François avant de gagner “provisoirement”, en 2006, les locaux de l’ancienne école du Chiostro qu’elle quittera bien plus tard pour cause de vétusté. »

Il y a une dizaine d’années, son ­avenir incertain avait déjà mobilisé la ­population bastiaise. « Placée sous la responsabilité des mutuelles de Haute-Corse dès 1980 et de ­l’UMCS en 2016, son déménagement, dont le projet a vu le jour en 2019, a été retardé par les confinements et le chantier finalement achevé au premier trimestre 2024. »

Aujourd’hui, les enfants évoluent dans une construction neuve dominant la mer. L’accueil des parents, lors des visites accordées par la justice, se trouve lui aussi optimisé par l’usage d’un espace plus spacieux et fonctionnel, ce qui semble favoriser le réapprentissage des gestes parentaux et les levées de placements.

Implication collective

L’extension de 360 mètres carrés, dévolue désormais à la pouponnière au sein de la Maison éducative à caractère social, peut accueillir 14 enfants de 0 à 3 ans nés sous X ou en situation familiale précaire. Elle s’a- joute à deux autres unités in situ : la section des 3-10 ans et celle des 10-18 ans, chacune d’une capacité de 16 lits. Sans compter l’hébergement des 18-21 ans dans les locaux de FAC Habitat, et le service d’action éducative en milieu ouvert qui, dans le cadre d’un mandat du juge des enfants, vient compléter la plateforme de services en intervenant à domicile.

« Près de 350 familles dont les difficultés compromettent l’évolution des enfants sont ainsi aidées. »

Depuis plusieurs décennies, le réseau mutualiste corse, par son implication politique, humaine et financière, a permis la création d’une filière complète de protection de l’enfance. « Près de 350 familles dont les difficultés compromettent la bonne évolution des enfants sont ainsi aidées », souligne l’UMCS en remerciant la CAF pour son soutien et la collectivité de Corse pour l’investissement consenti en faveur de la pouponnière (1,2 million d’euros), ainsi que les éducateurs, moniteurs, cuisiniers, lingères, chef de service, direction, mobilisés au quotidien.

« Tous contribuent à la plus belle des œuvres : l’éducation, la protection et l’avenir de nos enfants, notamment les plus fragiles, qui ont besoin que l’on prenne soin d’eux par la parole et la ­proximité bienveillantes d’adultes impliqués dans une relation attentive », note Dominique ­Giovannangeli.