La rougeole en forte recrudescence
Infection virale particulièrement contagieuse, la rougeole connaît une augmentation notoire du nombre de cas en France et en Europe. Une situation qui souligne l’importance de la vaccination pour prévenir la propagation de cette maladie potentiellement grave.
Incidence record de cas de rougeole en France et en Europe
Avec un total de 127 350 cas de rougeole signalés en 2024, l’Europe a atteint le nombre de personnes infectées le plus élevé depuis plus de vingt-cinq ans. Et l’épidémie se poursuit, notamment en France : au mois de mars, les autorités sanitaires ont alerté sur un retour en force de la maladie et appelé à la vigilance alors que depuis le début de l’année, 180 cas (essentiellement de jeunes enfants et de jeunes adultes) avaient été déclarés contre 83 sur la même période en 2024. Un foyer infectieux avec plus d’une dizaine de personnes contaminées a d’ailleurs été récemment identifié au salon de l’Agriculture, qui s’est tenu du 22 février au 2 mars à Paris.
« Ce n’est pas une maladie bénigne »
La rougeole est une pathologie virale qui se manifeste par une forte fièvre, une toux, une rhinopharyngite, une conjonctivite et une irruption caractéristique sur la peau (taches et plaques rouges sur le visage, puis sur le cou, le haut du corps, les bras et les jambes). Il ne s’agit pas « d’une maladie bénigne, rappelle l’Assurance maladie. [Elle] peut entraîner, à tout âge, de graves complications (pneumonie, encéphalite, NDLR) ».
« La saison hivernale et le début du printemps sont en outre des périodes propices à la propagation de la rougeole. »
— Santé publique France
Très contagieuse, elle se transmet par les gouttelettes de salive émises lors de la toux, des éternuements ou du mouchage, ainsi que par contact avec des objets contaminés.
L’augmentation du nombre de cas en France s’explique notamment par « un contexte marqué par des flambées épidémiques, en Europe et dans le monde (Roumanie, Maroc, Kazakhstan notamment, NDLR) », note Santé publique France. « La saison hivernale et le début du printemps sont en outre des périodes propices à la propagation de la rougeole », ajoute l’agence.
Une couverture vaccinale insuffisante
L’épidémie est également due à une couverture vaccinale insuffisante ou incomplète de la population. Pour rappel, la vaccination des nourrissons contre la rougeole est obligatoire pour tous les enfants nés depuis le 1er janvier 2018. Deux doses de vaccins protégeant contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) sont nécessaires : une première dose à 12 mois et la seconde entre 16 et 18 mois. Vous pouvez aussi faire vacciner votre bébé avant l’âge de 12 mois. L’enfant devra alors recevoir 2 doses supplémentaires : la première à 12 mois et la seconde entre 16 et 18 mois. Il est possible de faire un rattrapage à l’adolescence ou à l’âge adulte.
Si la Corse semble pour le moment épargnée par l’épidémie, la couverture vaccinale dans l’île reste inférieure à la moyenne nationale (de 86 % en 2023), avec seulement 81 % des enfants âgés de 33 mois à jour de leurs deux doses de vaccin ROR. Un chiffre bien en dessous du seuil nécessaire de 95 % pour interrompre la circulation du virus.
