Violences faites aux femmes : comment faire face ?

Les violences faites aux femmes sont un fléau persistant. Malgré les avancées juridiques et les dispositifs d’accompagnement, elles continuent de frapper de façon insidieuse. La Corse n’échappe pas à cette réalité.

Par Marilyn Perioli
Publié le 24 novembre 2025 à 11:24
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Violences sexuelles et féminicides : état des lieux

Fin octobre 2025, les forces de sécurité ont constaté 918 faits de violences physiques intrafamiliales en Corse, soit une moyenne de trois par jour. Dans le détail : trois faits sur quatre se produisent dans le cadre conjugal, trois victimes sur quatre sont des femmes. Plus d’un acte sur deux de violence physique commis sur l’île concerne des violences intrafamiliales.

L’Observatoire territorial des violences faites aux femmes en Corse (OCPE) signale également que neuf féminicides ont eu lieu en dix ans. Selon l’organisme, « la libération de la parole permet de révéler de nouveaux cas de violences très régulièrement ».

Par ailleurs, les données nationales sont tout aussi alarmantes et révèlent que très peu de victimes de violences sexuelles portent plainte. A peine 3% des victimes vont jusqu’au bout de leur démarche, alors que 57 % des victimes de vol de voiture ou de vol avec effraction au domicile saisissent les services de police ou de gendarmerie.

Les associations corses se mobilisent

Heureusement, des associations viennent en aide aux victimes pour libérer la parole, briser l’isolement et apporter un soutien concret aux victimes.

« Nous les écoutons et les accompagnons du dépôt de plainte, jusqu’au procès s’il y a lieu. »

— Isabelle, bénévole dans l’association Donne di a Corsica

L’association Donne di a Corsica créée en 2020, propose de l’aide aux femmes victimes de violences intra familiales, grâce à une plateforme dédiée. « Nous les écoutons et les accompagnons du dépôt de plainte, jusqu’au procès s’il y a lieu », explique Isabelle, une bénévole de la première heure. Elles peuvent bénéficier de conseils juridiques grâce à des avocates de l’association, spécialisées dans ce domaine ».

Autre acteur historique, Femmes solidaires, association féministe qui existe depuis 80 ans, accueille les femmes et les aide à leur trouver un hébergement. Elle est aussi à l’initiative des « bancs rouges », installés « en mémoire aux victimes de féminicides ». « Nous intervenons également au sein des écoles pour faire de la prévention », rappelle la présidente, Rosy Sarrola.

La Maison des femmes de Bastia constitue, elle aussi, un véritable « lieu ressource » essentiel pour les victimes et leurs enfants. Et récemment, le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) de Haute-Corse a inauguré à Bastia son accueil de jour destiné aux femmes confrontées à des violences : une avancée majeure pour renforcer l’accès à l’écoute à la protection.

Violences : des impacts durables sur la santé

Les violences — qu’elles soient physiques, sexuelles, psychologiques ou numériques (cyberharcèlement) — ont des conséquences profondes et durables. Elles affectent la santé physique (blessures diverses, douleurs de dos, maux de tête, troubles gastro-intestinaux…) mais aussi psychique des victimes (anorexie, dépression, phobies, tentatives de suicides…) et les traumatismes sont durables. Les enfants témoins de ces violences en subissent également les effets, parfois toute leur vie.

Où trouver de l’aide ?

Numéros utiles :

L’Organisation des Nations unies (ONU) a choisi en 1999 de proclamer le 25 novembre comme Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Lors de cette journée, des opérations de sensibilisation sont menées par les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales pour lutter contre la violence à l’égard des femmes.