Cancer : quand la vie reprend ses droits… en douceur

Après des semaines, voire des mois de bataille contre la maladie, la fin des traitements hospitaliers annonce un nouveau chapitre de vie pour le patient. Comment se passe cette transition ? Quels sont les droits au travail, les aides possibles ?

Par Eva Mattei, Vanessa Pageot
Publié le 2 septembre 2025 à 16:04
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©Getty Images

Fatigue et séquelles après un cancer : apprendre à vivre avec

« Mon cancer ? C’était pile il y a un an », lance Corinne, 56 ans. Au beau milieu d’une conférence sur le climat, elle se libère une heure pour partager son histoire. « A l’annonce de mon cancer du sein, j’ai pensé à mes enfants, à mon mari décédé d’un cancer six ans auparavant, mais pas à l’“après” ni au travail », se souvient-elle. Pourtant, c’est ce dernier qui l’aidera tout au long de son parcours. « J’ai la chance de faire un métier que j’aime, mes collègues sont des amies et elles m’ont aidée à traverser cette épreuve tout comme à reprendre le rythme aujourd’hui », confie-t-elle. Salariée, elle s’est arrêtée trois mois avant de revenir en mi-temps thérapeutique, puis à 80 % et à 100 % aujourd’hui. « Mais je reconnais que je suis davantage fatiguée qu’avant… ».

« On peut avoir l’impression d’avoir perdu ses capacités de mémorisation lorsqu’on revient dans le milieu professionnel. »

— Evelyne Renault-Tessier, spécialiste douleur et soins palliatifs à l’Institut Curie

Cette fatigue post-cancer est partagée par de nombreuses personnes. Au moment de renouer avec le travail, les journées peuvent paraître longues et difficiles, à la fois physiquement et psychologiquement.
Il est possible que la maladie ait également un impact cognitif une fois la page des soins tournée. « On peut avoir l’impression d’avoir perdu ses capacités de mémorisation lorsqu’on revient dans le milieu professionnel », observe la docteure Evelyne Renault-Tessier, spécialisée dans la prise en charge de la douleur depuis plus de quinze ans à l’Institut Curie. Et de préciser : « De nos jours, on ne parle pas de vie après le cancer, mais de vie après les traitements hospitaliers. » Car la maladie est toujours là, quelque part pendant les cinq années de rémission, à travers les cicatrices, celles visibles et invisibles, à travers la douleur et, parfois, le handicap.

Soins de support et aides disponibles

Émilie, 38 ans, est indépendante sous le statut d’autoentrepreneuse et maman solo. Elle a dû poursuivre ses activités professionnelles pendant le cancer et tout autant après. « Je n’avais pas souscrit de prévoyance ou d’assurance pour compenser la perte de salaire… et j’ai continué à travailler malgré tout. » Elle nuance ce « malgré tout » car son travail, qui est aussi sa passion, l’a aidée à traverser le cancer. « Je n’ai pas eu le temps de m’identifier par rapport à la maladie. Je restais une femme active », fait-elle remarquer. Les traitements d’Émilie ont pris fin il y a quatre ans, mais la douleur liée aux séquelles persiste. Elle continue ses séances de kinésithérapie toutes les semaines ou toutes les deux semaines. « Dès que j’arrête, la douleur est plus intense », explique-t-elle. Au-delà de la douleur physique, il y a les douleurs que l’on ne voit pas. « Ce qui est le plus difficile, ce n’est pas la perte des cheveux, qui repoussent, c’est ce qui ne repoussera pas… »

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